
Savez-vous faire la différence entre une espèce sociale et une espèce grégaire ? Cette distinction est essentielle, notamment lorsqu'il s'agit de la gestion et du bien-être des chevaux.
Récemment, lors d’une webinaire sur l’equicoaching, j’ai entendu un formateur de formateurs affirmer que le cheval était une espèce grégaire. Et j’avoue... j’ai tiqué. A double titre : déjà parce que c’est inexacte et ensuite car un formateur de formateur à une responsabilité première d'être rigoureux dans ce qu'il enseigne pour éviter de laisser se diffuser des mauvaises connaissances ou des connaissances imprécises…
Alors, pourquoi cette affirmation est-elle inexacte et pourquoi est-ce important à avoir en tête et à savoir expliquer ?
👉 Le cheval est en réalité une espèce sociale qui peut avoir des comportements grégaires. Cette nuance est cruciale pour comprendre ses besoins et améliorer sa gestion.
Les trois types d’espèces selon leur organisation sociale
En éthologie, on distingue trois grands types d’espèces selon leur mode de vie :
1️⃣ Les espèces solitaires
Ces espèces vivent majoritairement seules en dehors des périodes de reproduction ou d'élevage des jeunes. Chaque individu assure seul sa survie, son alimentation et sa protection contre les prédateurs. Les rencontres entre individus de la même espèce sont souvent limitées à des conflits territoriaux ou aux périodes d’accouplement.
Exemples : le tigre, l’ours brun.
2️⃣ Les espèces grégaires
Les espèces grégaires regroupe des individus qui ont tendance à se rassembler en grands groupes pour se déplacer et se protéger ensemble. Leur cohésion repose sur des réflexes instinctifs de regroupement, mais sans structure sociale complexe. Chaque individu suit la dynamique du groupe sans établir de relations durables avec les autres.
Exemples : les bancs de poissons, les vols d’étourneaux.
3️⃣ Les espèces sociales
Contrairement aux espèces grégaires, les espèces sociales vivent en groupes structurés avec des relations hiérarchisées et durables entre les individus. Les membres du groupe développent des interactions durables, des comportements de coopération et de communication élaborée. Ils reconnaissent des individus spécifiques au sein du groupe et nouent des relations privilégiées.
Exemples : les loups, les chimpanzés, les chevaux.
💡 Pourquoi est-ce important pour le cheval ?
Le cheval, en tant qu’espèce sociale, établit des liens affectifs forts avec certains membres de son groupe, favorisant ainsi une cohésion qui contribue à son bien-être psychologique et émotionnel. Contrairement à une espèce purement grégaire, il ne suit pas simplement n’importe quel troupeau, mais recherche activement des relations stables et durables avec des congénères spécifiques. Ces interactions lui permettent de développer des comportements de coopération, d’apprentissage social et de communication, renforçant ainsi sa capacité à s’adapter à son environnement et à réduire son stress face aux changements. La qualité de ces relations est essentielle pour sa sérénité et son équilibre au sein du troupeau.
✅ Conséquences sur son bien-être et sa gestion
Un simple regroupement ne suffit pas : Mettre un cheval en troupeau ne suffit pas. Il a besoin de relations stables avec certains individus.
L’importance des liens sociaux : Un cheval ne sera pas automatiquement apaisé par la simple présence d’autres congénères s’il n’a pas tissé de liens avec eux ou n'a pas d'affinités.
Voyages et changements d’environnement : Lors d’un déplacement, il sera bien moins stressé s’il est accompagné d’un compagnon de troupeau qu’il connaît et apprécie plutôt que d’un cheval inconnu.
🚨 Le problème quand on confond "grégaire" et "social" ?
On applique de fausses bonnes idées qui créent frustrations et mal-être.
👉 Si on pense qu’un cheval est grégaire, on se dit :"Peu importe avec qui il est, tant qu’il est en groupe, il ira bien." ❌
👉 Si on sait qu’un cheval est social, on comprend que :"La qualité des relations compte autant que la présence du troupeau." ✅
Un détail ? Non.Une compréhension essentielle pour le bien-être équin.
Conclusion
Reconnaître que le cheval est une espèce sociale et non grégaire est essentiel pour optimiser son bien-être et sa gestion.
➡ Garder en tête cette différence permet d’améliorer l’organisation des troupeaux, de réduire leur stress et de mieux répondre à leurs besoins naturels.
En comprenant cette distinction, nous pouvons garantir une meilleure qualité de vie aux chevaux et leur offrir un environnement adapté à leur nature sociale.
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